Rechercher

Edito Avril – Mai 2025

Le conclave sur les retraites, qui n’est rien d’autre qu’un moyen de
tenter d’associer les organisations syndicales à la remise en cause
des droits des salariés, poursuit son triste ouvrage, quand bien
même il ne représente plus qu’une coquille vide, désertée par une
large partie des participants.
Nous nous félicitons chaque jour davantage que notre Confédération
ait choisi, dès la première réunion, de se retirer de cette mascarade.
Nous saluons également la décision de la CGT d’avoir, à son
tour, adopté la même attitude responsable, même si nous savons
qu’il faut rester vigilants à ce qu’y pourrait s’y dire ou s’y dérouler.
Force Ouvrière, pour sa part, reste fidèle à ses revendications :
l’abrogation de la dernière contre-réforme des retraites — ainsi
que des réformes précédentes —, pour le retour à 37,5 annuités
de cotisations pour une retraite à taux plein, et les mêmes âges
d’ouverture des droits qu’avant les attaques patronales massives
initiées dès 1993.
Depuis quelque temps, nous voyons avec inquiétude monter en
puissance ce que FO a qualifié de «stratégie de la tronçonneuse».
En Argentine, aux États-Unis, certains dirigeants paradent tronçonneuse
à la main, prétendant vouloir «débroussailler» une
soi-disant bureaucratie d’État — quand bien même leur fortune
repose en réalité sur des milliards de subventions publiques et de
commandes étatiques. La France serait-elle à l’abri ? Rien n’est
moins sûr.
Il y a quelques mois, sous couvert d’une prétendue simplification,
un rapport parlementaire proposait de «rendre des heures aux
Français». Très vite, on comprenait que les heures visées étaient
celles consacrées à la représentation des salariés, à leur défense
collective, y compris jusqu’à la justice prud’homale.
Quand il s’agit de faire des cadeaux aux plus riches, il n’y a jamais
de coupes. Les coupes budgétaires sont toujours réservées aux salariés,
ceux-là mêmes qui créent pourtant toutes les richesses.
À la SNCF, le président de l’entreprise lui-même ne cache plus que
cette «stratégie de la tronçonneuse» est à l’oeuvre. Désormais, on
ne discute plus que de résultats financiers. Selon nous, les priorités
devraient être tout autres : d’abord la sécurité des circulations ferroviaires,
ensuite la fiabilité de l’offre de service proposée aux usagers.
Ce sont ces sujets qui mériteraient des discussions sérieuses,
portant sur l’efficacité réelle et sur l’amélioration des points qui
fonctionnent moins bien.
Mais aujourd’hui, tout tourne autour des chiffres : bénéfices, marge
opérationnelle, rentabilité… Ce sont là des discussions d’épicier,
déconnectées des enjeux fondamentaux d’un service public.
Au lieu de chercher à améliorer sans cesse la sécurité, la régularité,
la ponctualité et de construire une offre de transport répondant
aux besoins de la population, on cherche à maximiser des marges
financières. Cela conduit inévitablement à restreindre l’offre aux
seuls trafics jugés rentables, et à remettre en cause les acquis des
cheminots, en particulier en matière de salaires et de conditions
de travail.
Cette politique est, à l’évidence, néfaste pour le service public,
pour l’aménagement du territoire, pour les usagers et pour les salariés.
À qui profite le crime ? Nous connaissons en tout cas la victime : le
service public de transport ferroviaire.
En ce début avril, sont donc publiés les arrêtés de représentativité
de branche. Une bonne nouvelle puisque notre fédération regagne
la représentativité dans la branche ferroviaire. C’est une bonne
nouvelle et une récompense pour le travail militant de chacun
d’entre nous. Nous ne nous fourvoierons pas cependant, la représentativité
n’est qu’une barrière patronale inventée pour nuire à
l’action syndicale avec la complicité de certaines centrales syndicales
: nous nous considérions déjà comme représentatifs ! Nous
sommes prêts à discuter avec chaque organisation syndicale cheminote,
qu’elle soit dite représentative ou non. Nous considérons à
FO Cheminots que chaque organisation syndicale est représentative
au moins des cheminots qu’elle rassemble, qu’elle représente
et des positions qu’elle défend.
Ceci étant dit, félicitons nous d’avoir récupéré la représentativité
de la branche et allons tous ensemble gagner la représentativité
dans la SNCF.

Edito Février – Mars 2025

Nous avons donc un nouveau gouvernement, et il promet la continuité
des politiques d’austérité budgétaire au détriment des salariés
en général et des cheminots en particulier.
Après un éphémère gouvernement Barnier dans lequel le ministre
des transports était un fervent partisan des autocars pour
le transport régional de voyageurs, nous avons aujourd’hui un
gouvernement Bayrou (pour combien de temps ?) dans lequel le
ministre des transports est le « privatisateur » du TER PACA et un
fervent partisan de la remise en cause du droit de grève dans le
transport ferroviaire.
Dans la même ligne, on entend ces temps-ci rechanter le refrain
bien connu de la différence entre le salaire net et le salaire brut,
refrain chanté par la ministre du travail et repris en choeur par
le patronat qui se demande où va l’argent parait-il. Nous savons
tous où va l’argent : dans les caisses de la Sécurité Sociale qui est,
comme le précise l’ordonnance du 4 octobre 1945 « portant organisation
de la sécurité sociale » en son article premier, « destinée à
garantir les travailleurs et leurs familles contre les risques de toute
nature susceptibles de réduire ou de supprimer leur capacité de
gain, à couvrir les charges de maternité et les charges de familles
qu’ils supportent ».
C’est dans ce cadre que le premier ministre entend enfermer les
organisations syndicales dans un « conclave », les chargeant à l’occasion
de son discours de politique générale de trouver 50 milliards
par an pour le financement des retraites, faute de quoi la réforme
Macron/Borne s’appliquera. Ce n’est bien évidemment pas
le rôle d’une Organisation Syndicale, en particulier la nôtre dont le
mandat consiste à continuer le combat pour l’abrogation de cette
contre-réforme. Notre confédération a décidé de quitter ce carcan,
le qualifiant à juste titre de mascarade. Notre fédération ne
peut que se féliciter de cette décision.
Alors que le gouvernement envisage une hausse temporaire pour
un an de l’impôt sur les bénéfices des sociétés estimé à 8 milliards,
nous entendons le président du MEDEF et le milliardaire Bernard
Arnault (dont la fortune personnelle est estimée à plus de 200 milliards)
menacer de quitter le pays… Ce ne serait pas la première
fois dans notre histoire que le grand patronat quitterait le pays.
La dernière fois c’était en 1945, chacun se rappellera aisément les
raisons qui à l’époque avaient provoqué cet exode massif…
Il faut rappeler, pour mesurer réellement ce que représentent ces
8 milliards, que les grandes entreprises reçoivent chaque année
sans aucune contrepartie 200 milliards d’euros d’argent public…
La mesure gouvernementale consisterait donc à ne donner en
2025 « que » 192 milliards.
Rappelons que dans ce pays, les salariés paient intégralement ce
qu’ils doivent, que ce soit en termes de cotisations sociales ou
en termes d’impôts. Ce n’est pas le cas des grandes entreprises,
de leurs actionnaires et de leurs dirigeants.
Ces éléments du débat public sont bien la preuve que l’intérêt
général est un mythe : il y a d’un côté les intérêts des salariés et
de l’autre ceux du patronat, incompatibles les uns avec les autres.
Dès le 1er mai prochain, la SNCF mettra en place l’extension de l’assurance
complémentaire obligatoire aux agents du cadre permanent.
Chacun pourra retrouver notre analyse détaillée sur le sujet
en téléchargeant le livret édité par notre fédération sur notre site
internet, ou en se le procurant auprès de son Union Régionale ou
de son syndicat. Rappelons ici ce que nous écrivions sur le sujet en
2023, pleinement confirmé aujourd’hui par l’analyse des accords
signés par les Organisations Syndicales dites représentatives : « ce
projet porte en lui une remise en cause du régime spécial de prévoyance
des agents du cadre permanent, ainsi que l’accès à la médecine
de soin, générale et spécialisée, en cabinet médical SNCF.
La Direction a toujours affirmé qu’elle refusait de financer une
assurance santé et la médecine de soins interne. Les cabinets médicaux
qui souffrent depuis des années (40% de cabinets fermés
entre 2018 et 2023) vont à n’en pas douter devenir une espèce en
voie de disparition ».
Nous réaffirmions à cette occasion nos revendications en la
matière : « amélioration et extension du régime spécial de prévoyance
et de retraite à l’ensemble des cheminots de la branche
ferroviaire. Financement par l’employeur de la complémentaire,
au choix de l’agent, pour lui et sa famille s’il le souhaite ».

Edito Décembre 2024 janvier 2025

Ce premier numéro de l’année est l’occasion pour le Secrétariat Fédéral de souhaiter à chaque adhérent ainsi qu’à ses proches le meilleur pour l’année 2025. Cette année sera forcément riche à plus d’un titre, l’éclatement en cours de la SNCF promettant de faire de cette année une année de lutte pour la préservation de nos acquis et pour également en gagner de nouveaux.
Cette année sera marquée par des défis majeurs, à commencer par les élections professionnelles pour nos camarades qui sont confrontés aux effets de l’ouverture à la concurrence. Dans les régions des Hauts-de-France, des Pays-de-la-Loire, en PACA, les agents du TER feront face à ce tournant dès les élections de mars. A Hexafret et Technis, des scrutins sont prévus en avril. Sur la région de Paris Est, des agents du Transilien seront concernés dès juin. Il faut noter que pendant que nos camarades du Fret SNCF subissent une filialisation avec perte des trafics rentables et un saut dans l’inconnu avec un cadre social qui n’est garanti que pour 3 ans, nos camarades de DB Cargo font face à un plan social avec perte de trafics et suppression d’emplois. La concurrence, c’est moins de trains et moins d’emplois, moins de transport ferroviaire, la preuve par le fret.
Dans le cadre de ces élections, l’ensemble de notre Fédération devra se mobiliser pleinement pour garantir à nos camarades les succès qu’ils méritent et préserver la présence d’un syndicalisme libre et indépendant auprès de tous nos collègues. Le Secrétariat Fédéral s’engage à mettre à disposition tous les moyens nécessaires pour répondre aux besoins exprimés sur le terrain.
Cette année sera aussi celle de notre congrès fédéral qui se tiendra du 22 au 26 septembre à Sète. Ce rendez-vous central dans la vie démocratique de notre organisation sera bien plus qu’une étape statutaire : il devra être un puissant levier pour préparer toute notre fédération à relever les enjeux à venir, notamment les élections professionnelles SNCF qui auront lieu fin 2026. Ensemble nous pourrons ainsi continuer de porter le plus haut possible les valeurs d’un syndicalisme libre, indépendant et fidèle à ses engagements.
Enfin, d’un point de vue interprofessionnel, les enjeux sont également massifs. Que ce soit dans la lutte nécessaire contre les politiques d’austérité qui nuisent aux services publics et au pouvoir d’achat ou dans la bataille pour obtenir l’abrogation de la contre-réforme des retraites, nous auront besoin d’une confédération unie, déterminée et indépendante.
Il y a quelques années, une campagne d’affichage confédérale rappelait à juste titre : « FO c’est la Sécu ! ». En cette année 2025 qui sera celle du 80ème anniversaire de la sécurité sociale il nous faudra plus que jamais le rappeler et le revendiquer.

Edito Octobre Novembre 2024

L’édito du secrétaire général adjoint Daniel FERTÉ Secrétaire Général AdjointFédération FO Cheminots Vers la grève pour gagner ! Les quatre organisations syndicales dites représentatives annoncent leur volonté de se mobiliser contre le démantèlement de l’opérateur historique, marqué par la filialisation et la privatisation du fret, du TER et du Transilien. Mieux vaut tard que jamais, […]

Edito Septembre 2024

L’édito du secrétaire général adjoint Daniel FERTÉ Secrétaire Général AdjointFédération FO Cheminots Une situation inédite ! En cette rentrée sociale inhabituelle au vu de la situation politique et sociale du pays, nous constatons à regret une actualité syndicale très très habituelle avec ses traditionnelles journées d’actions sur des thèmes et des périmètres divers et variés, […]

ÉDITO MARS AVRIL 2018

EDITO MARS / AVRIL 2018 Assassiner le syndicalisme de proximité pour mieux détruire la SNCF   Les mots paraitront peut-être un peu forts pour certains, pourtant c’est bien à une mise à mort, à une exécution en bonne et due forme, que nous assistons. Habituellement les éditoriaux de notre journal sont à destination bien entendu, […]