Les quatre organisations syndicales dites représentatives annoncent leur volonté de se mobiliser contre le démantèlement de l’opérateur historique, marqué par la filialisation et la privatisation du fret, du TER et du Transilien. Mieux vaut tard que jamais, et FO Cheminots mettra bien sûr toutes ses forces dans cette bataille.

Nous déplorons cependant l’aspect de « baroud d’honneur » de cette décision : une grève d’avertissement prévue pour le 21 novembre, suivie d’une grève illimitée à partir du 11 décembre, soit seulement quatre jours avant le transfert en filiale des 1 000 cheminots des étoiles d’Amiens et de Nice, et vingt jours avant celui des 5 000 cheminots du fret.

Il est également regrettable que ces mêmes organisations syndicales aient refusé la grève illimitée en 2018, lors de la réforme Borne qui, sous couvert d’un « nouveau pacte ferroviaire », a entraîné la fin des recrutements sous statut, le morcellement de la SNCF, l’ouverture à la concurrence et les transferts obligatoires de personnel. À l’époque, elles avaient préféré une grève échelonnée, comparable à une grille de loto, qui s’est avérée inefficace pour paralyser le pays et a facilité le succès du projet gouvernemental dont nous subissons aujourd’hui les conséquences.

Nous déplorons également l’absence de mobilisation sur la question des salaires, alors même que la direction a annoncé leur gel pour l’année en cours et que la table ronde de négociation est fixée au 20 novembre.

Toutefois, chaque victoire constitue un levier pour les travailleurs, et notre organisation fera tout pour gagner, en s’appuyant sur ce que nous savons faire de mieux dans de telles situations : organiser des assemblées générales afin que les grévistes prennent le contrôle de leur mouvement.

Sur le plan interprofessionnel, l’heure est également à la mobilisation. Conformément aux décisions du Comité Confédéral National des 24 et 25 septembre derniers, un meeting national s’est tenu à Paris, rassemblant 2 000 militants FO pour lancer une campagne nationale sur les salaires et l’abrogation de la contre-réforme des retraites.