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Etoile d'Amiens Après des mois de mobilisation, la grève pour gagner sur les revendications !

Le 15 décembre 2024, la vente à la découpe de l’entreprise ferroviaire historique est devenue concrète avec les transferts des contrats de travail des Cheminots sur l’Étoile d’Amiens, l’Étoile de Nice et le Tram Train de Nantes. Quinze jours plus tard, c’était le tour des collègues du Fret d’être transférés dans 2 filiales. Ces premières ouvertures à la concurrence sont autant de tests grandeurs natures pour les dirigeants sur la casse du cadre social cheminot, aidés dans cette tâche par la signature des accords de branche avec certaines OS dites représentatives. Retour sur les premiers jours de la filiale SNCF Voyageurs Étoile d’Amiens – SVEA.

Après des mois de campagne syndicale et de construction du rapport de force pour lesquels FO Cheminots était largement à l’initiative, dès le 15 décembre, les Cheminots transférés à SVEA se mettaient massivement en grève pour faire valoir le cahier revendicatif établi avec les agents.

Les 15 et 16 décembre, la grève fut très suivie, surtout chez les personnels roulants. Le plan de transport est au minimum et les rares trains qui circulent sont assurés par des cadres et les agents du pôle d’appui territorial détachés, pour l’occasion, à SVEA. Toutefois, dès le 16, chacun aura pu constater que les OS dites représentatives ne sont déjà plus au rendez-vous ou alors, se contentent d’une présence minimale en AG ou sont, comme depuis des mois, dans une attitude électoraliste voulant faire échec à tout accord. Les grévistes décident alors, à l’AG du 17 décembre, de suspendre le mouvement et mandatent l’intersyndicale pour poser une DCI.

Au-delà de ce moment de lutte, le rapport de force qui s’est alors exprimé et la pression mise depuis des mois par le travail de mobilisation des camarades FO Cheminots a déjà permis d’obtenir gain de causes sur de nombreuses revendications :

  • création de 3 roulements au lieu d’un seul pour améliorer les conditions de travail à Amiens notamment création d’un roulement de fin de carrière (PS la plus tôt à 05h30) ;
  • abandon du transfert de charge des APLG vers ADC (sur les dégarages des rames dans le dépôt et les pleins de gasoil, la direction a été contrainte de reculer) ;
  • création d’une prime spécifique de journée de service « simple » pour compenser la perte de découché et donc la perte financière ;
  • création d’une prime manœuvre d’aiguilles (10 et 15 € par manœuvre selon les sites) toutefois, la suppression de cette nouvelle tâche est cependant toujours revendiquée ;
  • Chez les roulants, ADC et ASCT, la direction a été obligée de mettre au pot 17 journées de service supplémentaires pour désamorcer le conflit ce qui correspond à une sauvegarde directe de l’emploi de Cheminots.

À la DCI posée en intersyndicale le 17 décembre, les revendications ont été :

  • maintien de l’habilitation sécu de tous les ASCT (Abbeville et Laon ne l’ont plus) sinon cela correspond à une déqualification du métier ;
  • refus des ASCT de faire la VAE et le contrôle du nettoyage ;
  • refus de la direction de communiquer aux agents leur moyenne de rémunération calculée depuis décembre 2023 pour leur garantie de rémunération ;
  • les fiches de poste des fonctions supports trop chargées ;
  • la perte de rémunération à la suite de la baisse du nombre de découché doit être financièrement compensée mensuellement et calculée sur la moyenne antérieure là où la direction souhaite englober cette compensation dans le cadre du Revenu Annuel Garantie calculé l’année précédant le transfert ce qui revient à annoncer une baisse de la rémunération mensuelle et annuelle des agents de la SVEA qui sera alors ramenée fin 2025 à la RAG par une prime en décembre 2025.

Même si la réunion de conciliation à la suite de la DCI du 17 décembre n’a pas été à la hauteur des enjeux,  la direction s’est engagée sur :

  • le maintien de la TESG et TSAE pour les asct qui l’avaient déjà. Les formations initiales resteront des formations 4S afin de garantir l’accès aux protocoles TGV ;
  • l’ouverture de discussions pour créer un roulement fin de carrière au contrôle sur le modèle de la conduite ;
  • l’ouverture d’une négociation pour primer les tâches VAE et contrôle nettoyage des ASCT ;
  • la création d’astreintes matériel et mouvement pour que les agents ne subissent pas de pertes de rémunération.

 

La grève de décembre 2025 n’est qu’une étape tant le champ des négociations à venir est vaste ce qui explique aussi le sentiment des agents de vouloir garder des forces pour les prochaines négociations. On parle d’ici des conditions de travail, de la règlementation du travail applicable dans la filiale, de la rémunération, du droit syndical… Ces négociations seront précédées par les élections professionnelles à l’Étoile d’Amiens en mars 2025.