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L'édito du secrétaire général

Daniel  FERTÉ

Secrétaire Général

Fédération FO Cheminots

Retraites, service public, conditions de travail :
Refusons la stratégie de la tronçonneuse !

Le conclave sur les retraites, qui n’est rien d’autre qu’un moyen de tenter d’associer les organisations syndicales à la remise en cause des droits des salariés, poursuit son triste ouvrage, quand bien même il ne représente plus qu’une coquille vide, désertée par une large partie des participants.

Nous nous félicitons chaque jour davantage que notre Confédération ait choisi, dès la première réunion, de se retirer de cette mascarade. Nous saluons également la décision de la CGT d’avoir, à son tour, adopté la même attitude responsable, même si nous savons qu’il faut rester vigilants à ce qu’y pourrait s’y dire ou s’y dérouler.

Force Ouvrière, pour sa part, reste fidèle à ses revendications : l’abrogation de la dernière contre-réforme des retraites — ainsi que des réformes précédentes —, pour le retour à 37,5 annuités de cotisations pour une retraite à taux plein, et les mêmes âges d’ouverture des droits qu’avant les attaques patronales massives initiées dès 1993.

Depuis quelque temps, nous voyons avec inquiétude monter en puissance ce que FO a qualifié de «stratégie de la tronçonneuse».

En Argentine, aux États-Unis, certains dirigeants paradent tronçonneuse à la main, prétendant vouloir «débroussailler» une soi-disant bureaucratie d’État — quand bien même leur fortune repose en réalité sur des milliards de subventions publiques et de commandes étatiques. La France serait-elle à l’abri ? Rien n’est moins sûr.

Il y a quelques mois, sous couvert d’une prétendue simplification, un rapport parlementaire proposait de «rendre des heures aux Français». Très vite, on comprenait que les heures visées étaient celles consacrées à la représentation des salariés, à leur défense collective, y compris jusqu’à la justice prud’homale.

Quand il s’agit de faire des cadeaux aux plus riches, il n’y a jamais de coupes. Les coupes budgétaires sont toujours réservées aux salariés, ceux-là mêmes qui créent pourtant toutes les richesses. 

À la SNCF, le président de l’entreprise lui-même ne cache plus que cette «stratégie de la tronçonneuse» est à l’oeuvre. Désormais, on ne discute plus que de résultats financiers. Selon nous, les priorités devraient être tout autres : d’abord la sécurité des circulations ferroviaires, ensuite la fiabilité de l’offre de service proposée aux usagers. Ce sont ces sujets qui mériteraient des discussions sérieuses, portant sur l’efficacité réelle et sur l’amélioration des points qui fonctionnent moins bien.

Mais aujourd’hui, tout tourne autour des chiffres : bénéfices, marge opérationnelle, rentabilité… Ce sont là des discussions d’épicier, déconnectées des enjeux fondamentaux d’un service public.


Au lieu de chercher à améliorer sans cesse la sécurité, la régularité, la ponctualité et de construire une offre de transport répondant aux besoins de la population, on cherche à maximiser des marges financières. Cela conduit inévitablement à restreindre l’offre aux seuls trafics jugés rentables, et à remettre en cause les acquis des cheminots, en particulier en matière de salaires et de conditions de travail.

Cette politique est, à l’évidence, néfaste pour le service public, pour l’aménagement du territoire, pour les usagers et pour les salariés.

À qui profite le crime ? Nous connaissons en tout cas la victime : le service public de transport ferroviaire.

En ce début avril, sont donc publiés les arrêtés de représentativité de branche. Une bonne nouvelle puisque notre fédération regagne la représentativité dans la branche ferroviaire. C’est une bonne nouvelle et une récompense pour le travail militant de chacun d’entre nous. Nous ne nous fourvoierons pas cependant, la représentativité n’est qu’une barrière patronale inventée pour nuire à l’action syndicale avec la complicité de certaines centrales syndicales : nous nous considérions déjà comme représentatifs ! Nous sommes prêts à discuter avec chaque organisation syndicale cheminote, qu’elle soit dite représentative ou non. Nous considérons à FO Cheminots que chaque organisation syndicale est représentative au moins des cheminots qu’elle rassemble, qu’elle représente
et des positions qu’elle défend.

Ceci étant dit, félicitons nous d’avoir récupéré la représentativité de la branche et allons tous ensemble gagner la représentativité dans la SNCF.

Ceci étant dit, félicitons nous d’avoir récupéré la représentativité de la branche et allons tous ensemble gagner la représentativité dans la SNCF.

Vive la fédération syndicaliste
force ouvrière des cheminots !