
Daniel FERTÉ
Secrétaire Général
Fédération FO Cheminots
Contre l’austérité généralisée, la riposte sociale !
Le Premier ministre a donc instauré l’austérité généralisée pour l’ensemble des salariés et des retraités, mais bien sûr pas pour les milliardaires. L’annonce d’une année blanche c’est-à-dire d’une année sans aucune revalorisation ni augmentation, signifie la mise en place d’une baisse générale des salaires pensions et minima sociaux en euros constants du fait de l’inflation.
Cette année blanche est bien vite repeinte en kaki : Macron et Bayrou placent bien sûr tout cela dans le cadre d’une guerre qui serait à nos portes et imposerait un réarmement global généralisé. C’est en réalité avant tout une guerre contre les travailleurs qui est déclarée.
En particulier, l’attaque est massive dans le domaine de la santé avec 5 milliards d’économies prévues dans un secteur qui est déjà sous la table. Il faudrait si l’on en croit le Premier ministre oublier l’idée selon laquelle l’assurance maladie c’est gratuit. Non ce n’est pas gratuit, c’est notre argent, notre salaire différé !
Décidément ils osent tout et c’est à ça qu’on les reconnaît : interrogée en ce début d’été caniculaire sur l’évolution de la situation dans les ehpad depuis la fameuse canicule de 2003, la ministre de la Santé tient à rassurer tout le monde puisque, dit-elle, tous les ehpad ont aujourd’hui au moins une pièce réfrigérée… Une chambre froide ? ! ?
Pour les plus riches en revanche tout va bien, aucune demande d’effort ou de sacrifice en vue… Comme chaque année, le magazine Challenge publie son enquête sur les 500 plus grandes fortunes, pour lesquelles, rassurez-vous, tout va bien. Le patrimoine de ces 500 plus grandes fortunes a été multiplié par 14 en 30 ans alors que le smic n’a même pas doublé. La part de ces 500 plus grandes fortunes dans le produit intérieur brut représentait 6% il y a 30 ans ,40% aujourd’hui. Par ailleurs il est établi aujourd’hui que ces 500 fortunes paient en moyenne 2 fois moins d’impôts que la population générale. Pendant ce temps, une commission d’enquête du Sénat établit à 211 milliards le montant des aides publiques aux entreprises sans aucune contrepartie, sans compter les aides versées par les régions ou l’Union européenne.
Pendant ce temps, 9,8 millions de français sont sous le seuil de pauvreté ,650 000 personnes de plus en un an.
Pendant ce temps, sous les ordres de Trump, les dépenses militaires atteignent 5% du budget soit 150 milliards par an pour la France.
La minorité exploiteuse s’enrichit, la majorité exploitée s’appauvrit. La lutte des classes bat son plein et le camp du capital mène la bataille sans aucune retenue. Il est temps que le camp du travail déclare la riposte. Dans ce cadre, une intersyndicale interprofessionnelle a édité une pétition. C’est un début. Signons-la et faisons-la signer massivement. Bien sûr elle ne suffira pas à faire reculer le gouvernement, mais elle peut être un outil qui nous permet de construire la mobilisation et de construire l’unité au plus près du terrain.
La Confédération FO a par ailleurs pris ses responsabilités en déposant auprès du Premier ministre un préavis de grève interprofessionnel pour la période du 1er septembre au 30 novembre. C’est cette question qu’il nous faut mettre en discussion partout : dans les tournées, dans les HIS, à chaque occasion, il nous faut mettre en discussion avec les collègues la question de la grève.
Pour la défense de la sécurité sociale, des congés payés, pour l’augmentation générale des salaires, il nous faut une mobilisation à la hauteur des attaques.
Marc Blondel disait en 1995 : « la sécurité sociale vaut bien une grève générale ». Nous sommes à tout le moins dans cette situation aujourd’hui. Alors si la grève générale ne se décrète pas, elle se construit. Travaillons dès aujourd’hui à sa construction.